Récit de la randonnée de 400 kms effectuée par Stéphane Gibon, notre jeune ami de Larmor-Cyclo, étudiant à Lorient: Un grand Bravo à Stéphane !!!! Quelle fatigue !!!

Voilà ce que représente un 400km, la distance commence à faire une bonne tournée. C'est pour cela que je quitte Lorient vendredi après midi avec un mélange d'excitation, de confiance, mais avec beaucoup d'appréhension. L'appréhension de faire face à un circuit pas évident, d'affronter la pluie et le vent, mais surtout l'appréhension de lutter contre le sommeil. En effet, le départ est à 18h, et je ne compte pas arriver avant 15h le lendemain après midi. Le départ étant prévu pour 18h, il faut attendre une journée, l'angoisse monte. Il faut se nourrir sans se fatiguer, préparer les vêtements, finir de vérifier le vélo, regarder la météo qui s'annonce mauvaise, mais le plus important étant la petite sieste avant de partir. J'arrive pour 16h50 à St Méen le Grand. Le temps de m'inscrire, je vois mes compagnons de route de Montauban de Bretagne débarquer en force. Me voilà rassuré, j'aime bien rouler dans ce groupe, l'allure est régulière, ils montent doucement, et allongent le braquet sur le roulant. En attendant le départ, je sympathise avec ce que je pense être le seul autre jeune du peloton. Il a une jolie randonneuse d'une célèbre marque canadienne de VTT. Elle est superbe, en acier avec les portes bagages et une dynamo moyeu, au fait l'autre jeune à 30ans ! On revoit toujours les mêmes têtes sur ce genre de randonnée, des gens que j'ai pu voir à Matignon l'an passé, sur les brevets de 200 ou 300km de cette année, et même une personne que j'ai rencontré la semaine dernière à la randonnée de Cherbourg. Le départ est donné avec environ une centaine de partants. Je suis en fin de peloton durant les 20 premiers kilomètres, très mauvaise position, je subit tout les coups du peloton. A Paimpont, trois groupes se sont formés, je me mets dans la deuxième rangée du 3ème groupe pour rouler plus facilement. On passe devant le camp militaire de Guer-Coëtquidan, je discute avec une femme qui roulait l'an passé avec le FLK et qui est maintenant à Caudan. Nous atteignons Malestroit et son premier contrôle avant le coup d'envoi de la finale du Top 14. Je ne tarde pas, je veux rouler avant la nuit. Une pause à la sortie du contrôle m'oblige à faire un effort pour reprendre un groupe, je ne veux pas non plus rouler seul comme à Trémeven. Les groupes se font, se défont et se refont. La soirée avance, et les soirées des gens autour de nous avancent également. On voit des invités arriver chez leurs amis avec un bouquet de fleur, les bars se remplissent, les gens vont au restaurant. La pluie fine présente depuis le départ double d'intensité à la sortie de Locminé, il faut sortir les imperméables. La traverser le Remungol s'avère périlleuse, des haricots sillonnent la route comme dans beaucoup d'agglomération. Un cyclo du groupe confond un haricot avec une ligne blanche. Il glisse dessus et fait un violent soleil. Il est là, au milieu de la route, on balise au plus vite la route pour faire ralentir les voitures. Des habitants (qui étaient à l'apéro) ayant vu l'agitation au dehors sortent nous venir en aide. Le cyclo se relève, il a le casque fracassé en deux et des égratignures. Les habitants vont le nettoyer à l'intérieur, il repartira avec des courbatures, mais rien de grave. Pendant ce temps là, la nuit est tombée, et un groupe d'une cinquantaine de cyclo s'est formé. A la scission du groupe au niveau de Plumeliau, je fais l'effort pour accrocher le wagon de tête. Nous voilà parti au milieu de la nuit à travers la campagne et les petites routes du Morbihan : Plumeliau, Kergost, Guern et enfin le pointage de Guéméné sur Scorff. Pointage fait dans une ambiance de feu, la bar – Tabac – PMU était encore ouvert à 00h30, et tout les jeunes (ou presque) de la commune dansaient dans le bar. L'alcool coulait à flot, mais je me suis contenté de remplir mes gourdes avec de l'eau. La nuit va être longue, fraîche et humide. Il doit être maintenant 1h du matin, nous approchons de Plouray, le sommeil commence à se faire sentir. Je recommence à papoter avec les autres cyclos pour me couper cette envie. Et la nuit file comme cela jusque Gourin même si le vent se durci. Et c'est parti pour de longues pentes. En premier, la montée du Col de Toullaéron, sur la crête des montagnes noires (266m), puis le long tobogan vers Spézet où la pluie épargne la fête du village (elle aura fait 200km avec nous). Ensuite c'est les descentes et les coups de cul jusque Chateauneuf du faou. Voilà notre troisième pointage; la pluie à trempé ma carte postale de pointage. Je mets mon nom sur celle d'un compagnon, et à peine le temps de manger ma pâtisserie que nous sommes déjà repartis. La sortie du bourg est bien dure, j'ai froid, je sors le 1er plateau. S'en suit un long faux plat montant jusqu'à Loqueffert, et à la sortie, c'est une véritable côte. Mais bon, la récompense est au bout, une très longue descente de 3 ou 4 km vers St Hernin, une route droite, le revêtement est parfait, et une pointe à 62km/h. Il est 3h50, et les étoiles vont leur apparition dans le ciel de Bretagne. Encore une longue côte et nous voilà au Pèlérinage de l'ouest (à mon pèlérinage plutôt) : Huelgoat. La dernière fois que je suis passé par là, je suis reparti complètement H.S. Mes compagnons cherchent la poste pour envoyer la carte postale. Je vois que le boulanger prépare déjà son pain, je vais vers l'arrière boutique, le tampon est de sortie, je ne dois pas être le premier à passer. Je lui demande si je peux lui acheter un pain au raisin; il me présente un carton rempli de pain au chocolat. Il me dit qu'ils sont de la veille et qu'il y en a pour tout le monde. Un vrai petit bonheur ce pain au chocolat, il faudra simplement penser à envoyer une carte de remerciement à ce boulanger fort sympathique. La sortie de Huelgoat rime avec : soulagement, Paris-Brest, et froid. En premier, nous voilà à 4h15 du matin, il reste 160km, mais maintenant on a le vent dans le dos ! ! ! En second, c'est la route de Poullaouen, route à l'aller et au retour du PBP. Et en troisième, il fait vraiment froid, je claque des dents en repartant, il est 4h30, on longe la rivière d'argent au fin fond de la vallée. Les 27km pour aller à Carhaix par Poullaouen sont une simple formalité, la route descend tout le long, il faut juste monter la route qui va dans Carhaix. A partir de là, nous quittons les Monts d'Arrée. Je pensais que les bosses étaient finies pour de bon ! Mais non, bien que les 37km jusque Corlay soient en réalité une simple succession de faux plat, les 27km entre Corlay et Loudéac sont un supplice. Des montées raides mais courtes des routes en mauvaises état, une véritable succession de coups de couteau. Ce n'est pas les jambes qui ont du mal, mais juste l'envie de dormir qui refait des siennes. L'arrivée de Loudéac se fait à 8h. C'est l'heure de pointer mais surtout du petit déjeuner. Il faudra 45minutes pour traverser Loudéac. Arrêt à la boulangerie, petit déjeuner fait d'un mille feuilles, d'une tarte au pomme et d'un bon chocolat chaud. Si on rajoute 20minutes de sommeil sur la table du bistro, voilà la recette qui remet un cyclo en pleine possession de ses moyens. Les 64km restant sont faits d'une traite, un simple pointage à St Vran et nous voilà rentrés à St Méen. Ces 64 derniers kms sont fait de long faux plat plutôt descendant et de quelques côtes plutôt courtes. Nous reprenons quelques cyclos au long de la route, aucun n'a pris notre roue. Notre arrivée bon train nous met à St Méen pour midi. Une douzaine de cyclos ont pointé avant nous. Le premier est arrivé à 8h30 ! Modestement, nous avons fini avec le reste de notre groupe, c'est à dire 4 valeureux cyclos. Le temps de pointer, boire un Perrier avec les autres, et je m'en vais faire ma sieste dans le canapé du Club de St Méen. Le retour à la maison à été un peu difficile, je me suis arrêté plusieurs fois pour me reposer. Après une nuit de 13h de sommeil, me revoilà sur pied et sans courbatures. Bon, s' il faut faire un bilan de cette petite sortie : • Ce n'est pas de pédaler le plus dur, mais la nuit blanche • Je n'ai pas eu de problème de crampe, grosse fatigue • Pas de problème non plus aux poignets et aux fesses, ne surtout rien changer alors • Tout ce qu'ai emmené à servi, il reste juste un peu à manger (marge de sécurité) • Je n'ai pas assez profité du délai, j'avais encore le temps de manger au resto le samedi soir, et de faire une sieste de 4h au milieu de la nuit, et il m'aurait resté encore 3h de délai. • J'ai appris ce qu'était de passer la nuit dehors sur les routes • Et je suis bien content d'en avoir vu le bout, sans trop de galère, surtout que cela me paraissait un peu loin au début de saison. Pour le Luchon – Bayonne, tout semble au point pour cette randonnée. Et pour voir plus loin en 2011, il me faudra mieux aménager ma randonnée et partir avec un groupe qui profite un peu plus des délais.

Distance : 401 km Temps total : 18h01 Temps de Vélo : 15h52 Moyenne :25,28 km/h